Le vocabulaire traditionnel de l’aviron et le glossaire lié aux innovations dans l’aviron
L’aviron est un sport qui aujourd’hui conjugue traditions et innovations. Traditions dans les valeurs qu’il véhicule et dans les dénominations des gestes techniques de base et des constantes dans le matériel utilisé à l’entraînement ou en compétition. Innovations dans l’évolution des méthodes d’entraînement liées à l’évolution des connaissances scientifiques et innovation également dans les innovations liées à l’évolution des techniques de construction et des matériaux utilisés. Avant de prendre des leçons ou d’effectuer un stage d’aviron il est important de connaître les termes employés pour désigner les matériels utilisés et les actions à effectuer.
Les actions du rameur
Tout ce qui est lié aux gestes du rameur : déplacer, équilibrer, arrêter.
En premier lieu les termes liés aux postures à connaître et aux actions à effectuer par le rameur pour déplacer, équilibrer ou arrêter son embarcation d’aviron.
Nager ou ramer
Pour faire avancer le bateau, Pour propulser vers l’avant ou faire virer.
C’est l’action de ramer, celle qui consiste à propulser son bateau à l’aide des avirons en passant de la position « sur l’avant » à la position « sur l’arrière » avec chronologiquement l’intervention des jambes, puis en ajoutant l’ouverture du tronc et les bras ensuite. Nager bâbord seul ou nager tribord seul peut également être une consigne pour engager un virage ou un demi tour « large »
Dénager
Utile pour faire marche arrière ou tourner, Pousser l’eau en sens inverse
Ramer à l’envers, c’est une action qui s’effectue en mettant sa poignée contre le buste et jambes tendues, avec la palette verticale dans l’eau on pousse les mains de son buste vers son cale pied. Il y a deux écoles sur la position de la palette 1) ceux qui poussent avec le dos de la palettes et reviennent avec une palette inclinée à 45 degrés au retour, 2) ceux qui retournent leur palette pour effectuer la manœuvre en revenant pelle à plat. A long therme la méthode 1 est la meilleure surtout pour effectuer des distances plus longues en mache arrière (du type aller s’accrocher à un ponton de départ en course).
Sur l’avant
Prêt à ramer, avant la phase d’appui.
Jambes fléchies, tibias verticaux, buste légèrement penché en avant, bas du dos gainé, épaules relâchées, bras en hyper extension, vous êtes prêts à démarrer la phase de propulsion du coup d’aviron.
Sur l’arrière
Prêt à se relâcher, fin de la phase de propulsion.
Jambes tendues, épaules légèrement en arrière, poignée des avirons en contact avec le buste, coudes fléchis en arrière du buste et légèrement relevés, avant bras horizontaux, c’est le mouvement de l’inversion du mouvement pour démarrer la phase de retour.
Prise d’eau ou attaque
Poser sa palette dans l’eau, en fin de retour juste avant le début de la propulsion.
L’attaque’, c’est le moment où la palette est posée dans l’eau parfaitement synchronisé avec le début de la poussée de jambes. C’est la transition entre la phase de retour et la phase de propulsion. La prise d’eau consiste à immerger rapidement les palettes sans perdre l’équilibre ni marquer de temps d’arrêt dans le cycle du coup d’avion.
Accélération (placer une accélération)
Prendre de la vitesse, doubler un adversaire, augmenter la pression et/ou monter la cadence.
A ne pas confondre avec l’accélération du geste dans la phase de propulsion. Une accélération est une série de coups ou l’on augment soit la pression (force) soit la cadence (vitesse d’exécution) soit les deux pour augmenter la vitesse de la coque lors d’un entraînement ou pour prendre l’avantage sur un concurrent en course.
Phase d’appui ou phase de propulsion
Déplacer son bateau d’aviron, appliquer une force dans l’eau en créant un appui avec sa rame.
C’est la phase située entre la prise d’eau et le dégagé, une fois la palette immergée l’appui est créé par l’application de la force des jambes qui sont les muscles les plus puissants intervenant dans cette phase, l’ouverture du tronc se fait progressivement tout au long de la phase de propulsion, les bras quand à eux interviennent à partir du moment ou les mains sont passées au dessus des genoux. Idéalement le geste est accéléré de manière constante de l’attaque au dégagé et les jambes + le dos + les bras terminent leur action en même temps pour additionner leurs forces et avoir une accélération maximale en fin de coup. Pour une bonne réalisation les palettes doivent être entièrement immergées de l’attaque au dégagé.
Le dégagé
Sortir son aviron de l’eau, abaisser les main pour extraire la pelle de l’eau.
A la fin de la phase de propulsion c’est l’action d’abaisser les poignées en abaissant les mains, la palette doit rester verticale pendant cette phase très rapide afin de ne pas « accrocher » en dégageant la palette de l’eau ce qui ralentirait et déstabiliserait la coque. Une fois la palette extraite il faut rapidement la mettre à plat.
Plumer
Stabiliser et sécuriser son bateau quand on débute, laisser sa palette en contact avec l’eau sur le retour.
Ramer en gardant sa pelle à plat en contact avec la surface de l’eau pendant la phase de replacement. Au dégagé la palette doit être extraite verticalement avant d’être mise à plat sur la phase de retour afin de la faire glisser sur l’eau pour stabiliser le bateau de rameurs débutant. Pendant la phase de préparation progressive de la palette avant l’attaque la partie basse de la palette restera en contact léger avec la surface de l’eau avant d’être immergée rapidement pour la prise d’eau.
Pression
Force transmise à la palette, elle peut être faible, modérée ou forte.
Il s’agit de la force que le rameur transmet par la poignée à son aviron. Elle peut être faible pendant une pause active ou avant une manœuvre d’accostage par exemple, modérée lors d’un échauffement ou d’un entraînement de longue distance, forte lors d’un travail de propulsion en sous cadence, d’une accélération momentanée ou lors d’une course d’aviron.
Pelle au carré
Mettre sa palette à 90° par rapport à la surface de l’eau, pendant la phase de propulsion, sur le retour également en exercices.
Avoir sa « pelle au carré » pendant la phase de propulsion est capital pour transmettre un effort important sans déstabiliser son bateau, dès que la palette s’éloignera de la verticale dans cette phase un dira que la pelle « coule » (s’enfonce sou l’eau) ou que la pelle « coiffe » (n’est pas totalement immergée) et cela provoquera un déséquilibre de l’embarcation. Ramer « pelle au carré sur le retour » est un exercice d’équilibre qui demande une certaine expérience, notamment en outriggers (bateaux fins de compétition), en effet au moindre déséquilibre sur le retour les palettes vont « accrocher » l’eau signifiant que la stabilité du bateau n’est pas maîtrisée par l’équipage.
Abaisser
Baisser les mains au dégagé, agir pour sortir la palette en fin de traction..
Action de baisser les mains en appuyant sur les poignées pour extraire la palette de l’eau en fin de phase de propulsion. En couple cet abaissement des deux mains doit être simultané pour ne pas provoquer de déséquilibre. En pointe la synchronisation du geste des différents équipiers doit être parfaite et la hauteur d’appui identique pour que la coque du bateau reste stable.
Le matériel aviron, la dénomination technique des composants des rames et des bateaux d’aviron
Les différentes parties spécifiques au matériel d’aviron de rivière que ce soit sur la coque du bateau, sur l’accastillage ou sur les avirons (rames).
L’angle d’attaque de la pelle
Angle de nage entre palette et verticale, la stabilité et le rendement.
C’est l’angle entre la palette positionnée au carré dans la dame de nage et la verticale. Cet angle entre la palette est en général de 8 degrés mais il varie, principalement avec le niveau techniques des rameurs. Pour stabiliser un bateau de débutants on utilisera un angle entre 8 et 12 degrés pour créer un appui latéral plus important. Pour améliorer la propulsion d’un rameur confirmé on diminuera cet angle entre 4 et 8 degrés pour avoir un meilleur rendement sous réserve que l’équipage ait un très bon équilibre. Le point capital est que le réglage soit le même sur les deux bordées opposées pour ne pas générer d’instabilité/
L’axe de dame de nage
Support de la dame de nage, il permet la rotation de la dame de nage.
Axes métalliques verticaux situés au bout des portants avec deux fonctions principales. La première est de constituer le point d’appui de l’aviron, point situé entre la poignée et la dame de nage. La seconde fonction est de permettre la rotation de la dame de nage afin de suivre la trajectoire de l’aviron de l’attaque au dégagé.
La boule d’étrave
Sécurité des pratiquants, elle est fixée à la proue du bateau.
C’est une boule de caoutchouc ronde de couleur blanche fixée à l’avant du bateau. Elle est obligatoire et a pour fonction de limiter les risques de blessure en cas de collision entre deux bateaux d’aviron.
Le barreur couché
Assurer la direction, cela permet d’baisser le centre de gravité du bateau.
Le barreur est allongé dans la pointe avant du bateau cela lui assure une meilleure visibilité que si il est assis à l’arrière avec les rameurs juste en face de lui dans son champ de vision. Dans le même temps sa position couché dans la proue du bateau abaisse le centre de gravité du et contribue ainsi à diminuer l’instabilité de la coque.
La barrette
Fermer la dame de nage une fois que l’aviron y est inséré pour ne pas tomber à l’eau.
La barrette est une tige métallique terminée par un filetage sur lequel se trouve un écrou et une pièce en plastique venant fermer et sécuriser la dame de nage une fois que la rame y est insérée.
La barre
Pour assurer la direction, elle est fixée sous la pointe arrière.
La barre est un dispositif permettant d’assurer la direction du bateau ou contribuant à le maintenir en ligne droite. La barre est reliée par des câbles à un dispositif de guidage arrivant au barreur ou au cale pied de l’un des rameurs si il n’y a pas de barreur dans le bateau. Le barreur assure le guidage manuellement, le rameur par un mouvement latéral du pieds (en général le talon).
Le collier
Le collier sert de butée pour régler le levier intérieur.
Dans l’aviron le collier est un anneau circulaire en plastique qui enserre le manchon. Le collier peut être dévissé et déplacé sur le manchon, qui est généralement cranté, afin de régler le levier intérieur de la rame.
Le croisement des avirons en couple
Pour avoir une bonne position de traction, c’est la distance entre les extrémités des deux poignées.
Les croisement c’est la distance mesurée entre les extrémités des deux poignées des rames lorsque les aviron sont à la perpendiculaire de la coque. Cette distance peut être mesurée avec un mètre quand le bateaux est sur des tréteaux, les avirons installés dans les dames de nage perpendiculairement à la coque et positionnés à l’horizontal. On peut également calculer ce croisement en connaissant le levier intérieur (ex 89cm), l’entraxe (ex 160cm) et l’épaisseur des dames de nage (ex 3cm). On multiplie les leviers par deux (89×2=178cm), on y ajoute deux demi épaisseur des dames de nage (178+(3×2/2=3cm)=181cm) et l’on déduit de ce chiffre l’entraxe (181-160=21cm de croisement).
La dérive
Pour aller droit, fixée sous le bateau dans la partie arrière.
C’est une plaque en aluminium ou en matériau composite fixée sous la coque, approximativement au milieu de la pointe arrière, sa fonction est de guider le bateau afin de lui faire garder un cap constant en évitant une dérive latérale.
Hachoir
S’appuyer sur l’eau, la palette hachoir est la partie de la rame dans l’eau.
C’est le nom de la forme des palettes actuelles en forme de couperet ou de « hachoir » à viande, les précédentes palettes se nommaient « Macon » avec une forme compacte mais symétrique, auparavant on utilisait des palettes « anglaises » longues et effilées. L’évolution est due à la recherche de l’amélioration de la qualité de l’appui. Les premières variations on porté uniquement sur la forme puis vers les années 1980 sur les matériaux avec le passage progressif du bois au carbone et autres matériaux composites.
La hauteur de nage
Avoir une bonne hauteur de traction, distance verticale entre le siège et la dame de nage.
Distance mesurée entre le creux du siège de la coulisse et la partie inférieure de la dame de nage, la ou repose le manchon de la rame. Le réglage de cette hauteur varie en fonction de la portance du bateau, du poids du rameur et de la taille de son buste. L’objectif est qu’en arrivant en fin de traction des bras, les poignées des avirons arrivent approximativement à la hauteur du point bas du sternum avec les avant bras horizontaux et les coudes légèrement écartés vers l’extérieur.
Les lacets de sécurité
Pour dégager ses pieds en cas de chavirage, sous les talons des chaussures et attachés au fond du bateau.
Des attaches, en cordelette solide et imputrescible, qui relient les talons des chaussures à la plaque rigide des cale pieds. Leur fonction est d’aider le rameur à extraire ses pieds des chaussures en cas de retournement du bateau.
Le levier intérieur
Pour régler la force à employer, longueur mesurée de l’extrémité de la poignée au collier.
Longueur mesurée de la face du collier en contact avec la dame de nage jusqu’à l’extrémité la plus éloignée de la poignée. Raccourcir ce levier va durcir le coup d’aviron et augmenter la force à appliquer, à l’inverse augmenter ce levier va assouplir le coup d’aviron et diminuer la force à appliquer. Il faut donc veiller à ce que ce réglage soit adapté à la morphologie du pratiquant pour avoir un équilibre adapté entre force et vélocité du rameur.
Le levier extérieur
Modifie l’amplitude du mouvement, longueur mesurée du collier au bout de la palette.
Longueur mesurée de la face du collier en contact avec la dame de nage jusqu’à l’extrémité la plus éloignée de la palette. Augmenter le levier extérieur va augmenter la force à employer et l’amplitude de la propulsion. A l’inverse diminuer le levier extérieur va diminuer la force à appliquer ainsi que l’amplitude de propulsion. Il faut donc également veiller à ajuster ce réglage à la morphologie du rameur pour trouver l’équilibre force vélocité adapté.
Le manche
Transmettre l’énergie de la poignée à la palette, c’est la partie de la rame située entre la poignée et la palette.
Le manche est la partie de l’aviron qui sert à transmettre l’énergie appliquée à la poignée jusqu’à la palette qui est le point d’appui dans l’eau. Le manche est aujourd’hui un tube en fibre de carbone pour le matériel de compétition, auparavant il était en bois, des variantes avec des tubes en aluminium existent et sont utilisés pour l’initiation ou la randonnée.
La pelle
Se propulser, synonymes la rame ou l’aviron.
La rame appelée aviron et qui a donné son nom au sport qui l’utilise pour se propulser, elle est constituée d’une poignée que l’on tient en main, d’un tube qui se décompose en un levier intérieur (de la poignée au collier) et un levier extérieur (du collier à l’extrémité de la palette), d’un manchon (la partie qui est dans la dame de nage) qui permet d’adapter le diamètre de l’aviron au diamètre de la dame de nage, le collier qui sert de butée contre la dame de nage pour régler le levier intérieur.
Le pontage
Eviter les entrées d’eau, La partie supérieure de la coque.
C’est la partie qui couvre le pont d’un bateau de la proue (avant) à la poupe (arrière) d’un bateau d’aviron et assure l’étanchéité des coques de compétition. Sur les bateaux bois anciens le pontage était en toile étanche tenue pas des baguettes bois puis des scotchs. Sur les bateaux contemporains le pontage est en matériaux composite comme le reste de la coque et il contribue à la rigidité du bateau.
Le portant
Support de la dame de nage, c’est une structure aluminium ou carbone.
Structure en aluminium ou en fibre de carbone fixée au niveau de chaque rameur qui sert à supporter la ou les dames de nage suivant que l’on rame en pointe ou en couple. En dehors des évolutions de matériaux, avec un passage de l’acier à l’aluminium puis au carbone, il y a eu des évolutions de structure : le portants 5 branches, le portant delta et plus récemment le portant delta inversé avec un retour du col de cygne sur les dames de nage.